Dans le cadre du développement d’une économie circulaire et de la lutte contre l’obsolescence programmée, l’Assemblée a adopté un amendement relatif à la réparation par fabrication additive. En effet, cette technologie s’est développée au fil du temps dans de nombreux secteurs tels que l'architecture, le médical ou encore l'industrie. Grâce à ses nombreux atouts, l’impression 3D permet de limiter le gaspillage en réparant des meubles ou appareils défectueux et ainsi d'allonger leur durée de vie.
Lutte contre l'obsolescence programmée
Comme évoqué en introduction, un nouvel amendement récemment adopté vient développer le secteur de l’impression 3D. Ce changement apporte avec lui un bon nombre de questions mais aussi une évolution de l’économie actuelle.
Article novateur
L’amendement N°CD1308 proposé par 8 députés de LREM a été examiné le 9 décembre 2019 et adopté par l’Assemblée et la Commission du Développement Durable. Cet amendement est le premier de son genre à lutter contre le gaspillage et l’obsolescence programmée des appareils électroménagers, électriques et autres.
Quel est le but de cet amendement ?
Cet article de loi a pour but de lutter contre l’obsolescence programmée en réparant au lieu de jeter les appareils électroménagers, électriques, etc… Grâce à la réparation, on peut allonger la durée de vie des appareils et repousser leur désuétude.
Grâce à cet amendement, les fabricants seront dans l’obligation de mettre à disposition des fichiers 3D de pièces détachées indispensables au fonctionnement d’un appareil. Cependant, seules les pièces n’étant plus disponibles sur le marché mais nécessaires et techniquement faisables sont concernées.
Toutefois, cet amendement soulève beaucoup de questions et les laisse en suspens. En effet, la réparation sera disponible pour tous mais il n’est pas indiqué qui sera chargé de s’en occuper. De plus, la garantie des pièces imprimées n’est pas évoquée de même pour la personne responsable en cas d’accident.
Méthode déjà adoptée contre l'obsolescence programmée
Réparer un appareil grâce à des pièces imprimées en 3D n’est pas nouveau et existe depuis quelques années à travers des plateformes de téléchargement créée ou utilisée par de grands noms de l’électroménager.
Plateformes pour fichier 3D déjà existantes
Certains acteurs ont déjà fait le pas vers l’impression 3D pour lutter contre l’obsolescence programmée. C’est le cas de Boulanger qui a créé il y a 3 ans la plateforme Happy 3D, où le fabricant propose des fichiers téléchargeables gratuitement de pièces de rechange pour tous types d’appareils électroménagers. Happy 3D permet aussi d’être redirigé vers un prestataire pouvant imprimer la ou les pièces désirées.
D’autres plateformes existent telles que Spare Part 3D qui travaille avec Whirlpool, Electrolux, Safran, etc. mais aussi Gryp, une plateforme spécialisée dans l’impression 3D de pièces pour des véhicules de collection.
Diversification des fabricants
Cette méthode permet aussi au fabricant de diversifier leur activité. Depuis 2016, l’industriel Seb utilise la fabrication additive pour concevoir des pièces de produit puis par la suite les vendre au grand public. D’autres fabricants comme Dedienne Aerospace, Macgregor ou Vestel commencent eux aussi à l’intégrer.
Néanmoins, cet article de loi ne vise en aucun cas à fragiliser les producteurs mais bien à développer une nouvelle filière, celle de la réparation. Celle-ci pourrait se démarquer par sa rapidité et sa fiabilité et gagnerait ainsi en compétitivité-service.
La réparation par impression 3D
La création de pièces de remplacement par impression 3D est un moyen abordable de réparer ses appareils et ainsi de garder plus longtemps des objets toujours fonctionnels. La technologie 3D apporte aussi de nombreux avantages à vos pièces.
Quels sont les bénéfices ?
Cette technologie a un impact positif sur les délais ainsi que les coûts de production en comparaison à une fabrication traditionnelle. En effet, l’impression 3D est moins chère, plus rapide (seulement quelques heures), et permet de ne pas racheter un nouvel appareil. Par exemple, Heineken a décidé de concevoir des pièces de remplacement pour ses machines et cela a permis à la marque de réduire ses coûts de 80€ par pièce à 20€. Cela leur a aussi permis de diminuer leurs délais en passant de 2 jours à 8 heures.
La création de pièces par impression permet également aux entreprises de réduire leurs stocks et ainsi de minimiser leurs coûts de stockage des pièces. De plus, si les fichiers sont open source, c’est-à-dire modifiables par n’importe qui, alors les entreprises ont la possibilité de les améliorer. En les modifiant, les fichiers peuvent alors demander moins de supports lors de l’impression, mais aussi avoir un post-traitement écourté et donc avoir un coût de fabrication plus faible.
De nombreux avantages en faveurs de la réparation
Comme évoqué précédemment, réparer au lieu de jeter permet d’allonger la durée de vie des appareils encore fonctionnels et de repousser leur obsolescence programmée pour une utilisation plus longue. C’est donc un moyen plus écologique et éco-responsable que le rachat d’un nouvel appareil.
N’importe quels utilisateurs seraient alors en mesure d’imprimer en 3D une pièce lorsqu’il le souhaite à partir d’un fichier 3D adapté. La seule condition serait d’avoir une imprimante 3D ou alors de trouver un prestataire. Néanmoins, de plus en plus de personnes se proposent d’imprimer des pièces 3D avec leur imprimante personnelle en échange d’argent.
De plus, grâce aux avancées dans ce domaine, l’impression 3D peut aujourd’hui concevoir des pièces de haute qualité avec beaucoup de détails précis. Les différents matériaux disponibles sur le marché répondent à toutes les spécificités possibles comme la résistance à de hautes températures, aux produits chimiques, aux impacts. Ils peuvent également offrir une robustesse, une flexibilité ou une transparence à votre pièce.
https://makershop.fr/blog/obsolescence-programmee-comment-lutter-grace-a-impression-3d